Union pétrolière : un franc fort perce les réservoirs

Union pétrolière : un franc fort perce les réservoirs

L’abandon du cours plancher du franc fut l’un des thèmes centraux de l’assemblée générale de l’Union pétrolière. Son président, Rolf Hartl, a évoqué dans son discours les problèmes rencontrés par les exploitants de stations-service aux frontières.

Ceux qui pensaient que les stations-service ne souffriraient pas de l’abolition du cours plancher du franc sous prétexte que le pétrole brut et les produits pétroliers sont négociés en dollar américain, et non en euro, se sont trompés. Pour Rolf Hartl, c’est simple : « Le brusque renchérissement du franc suisse de près de 15 % a quasiment anéanti le ravitaillement des étrangers, lequel, au bon vieux temps, représentait entre 10 % et 15 % du chiffre d’affaires suisse réalisé avec l’essence. » Selon le président de l’Union pétrolière, les informations dont il dispose sur l’évolution des ventes dans les zones frontalières montrent bien la corrélation à pratiquement 100 % entre le volume vendu et les variations du cours franc/euro, surtout depuis le 15 janvier 2015. Il reconnaît qu’ici et là dans les zones frontalières, la branche a réagi et baissé ses prix. Malgré cela, le manque à gagner correspondant aux litres perdus dans les zones frontalières risque d’afficher un pourcentage à deux chiffres, ce qui aura forcément une répercussion négative sur les résultats de la branche pétrolière.

La Confédération compte aussi parmi les perdants
Rolf Hartl ajoute : « La Confédération compte également, et surtout, parmi les perdants. A chaque litre de carburant perdu, ce sont en effet 75 centimes d’impôt sur les huiles minérales qui lui échappent ; ainsi, pour une fois, Mme Widmer-Schlumpf et nous sommes en quelque sorte ‹ frères d’armes ›. » R. Hartl cite ensuite la conseillère fédérale pour préciser que, d’après elle, les pertes pour la Confédération se chiffreront entre 200 et 300 millions de francs. A cela s’ajouteront les pertes sur la TVA, les taxes sur l’alcool et le tabac, la vente de ces produits dans les boutiques diminuant proportionnellement au ravitaillement en carburant. Rolf Hartl a ensuite mis en garde les membres présents : « Nul besoin d’être prophète pour prédire qu’en cas de parité franc/euro, non seulement le ravitaillement des étrangers en essence cessera complètement, mais qu’en plus, les Suisses seront incités à aller se ravitailler à l’étranger. »

Vous trouverez le discours complet de Rolf Hartl sur le site www.erdoel.ch/fr.