Formation de l’Inspectorat
Un examen attentif est un devoir
Chaque détail compte : Beat Stauffer, animateur de la formation, explique comment stocker en toute sécurité, également à des fins écologiques.
ysc. Le groupe est encore un peu désorienté face aux plaques d’égout. Du moins, la majeure partie de ses membres. Au cours de ces deux journées, la plupart des futurs contrôleurs en formation auprès de l’Inspectorat de l’Environnement (IE) se penchent pour la première fois sur les séparateurs d’huiles minérales et les bassins de collecte. « Pour certains, visiter un garage est plus passionnant que pour ceux qui ont déjà vu des dizaines de puits », explique Beat Stauffer. M. Stauffer travaille pour Entsorgung + Recycling Zürich (ERZ), où il est responsable de la protection des eaux. La ville de Limmatstadt à elle seule compte environ 1500 entreprises concernées par les eaux usées. Lors de ces deux journées d’avril à Berne, il anime la formation de l’IE, qui comporte une partie axée sur la théorie et un volet pratique. Les apprentis se sont répartis en deux groupes, l’un germanophone et l’autre romand et tessinois.
Aujourd’hui, c’est le volet pratique. Stage d’observation chez Emil Frey Berne à Ostermundigen (BE) : une « entreprise phare », selon Stauffer. Une douzaine de candidats se sont rassemblés dans la cour du grand garage par une météo plutôt fraîche pour le mois d’avril. Beat Stauffer ouvre trois bouches d’égout l’une après l’autre. On y trouve des séparateurs d’huiles minérales, des collecteurs de boue et des bassins de stockage. Ces systèmes récupèrent les eaux usées provenant principalement du nettoyage des moteurs et des châssis : chaque réservoir a une fonction. Le capteur de boues retient les particules de sable et de boue, et les eaux usées contenant des hydrocarbures sont pré-épurées avant de passer au séparateur d’huiles minérales.
Depuis le bassin de stockage, les eaux usées sont pompées vers une installation de fractionnement pour éliminer le reste d’huile et les particules fines. Beat Stauffer prend une sonde, qu’il pousse à l’intérieur du puits jusqu’à ce qu’elle touche le fond. Puis, il remue légèrement pour contrôler le volume de boue dans le collecteur de sable. « Vous voyez : ici, nous ne trouvons pas de boue car le collecteur est nettoyé régulièrement. Ce ne sera pas le cas partout. Vous aurez des situations où la sonde restera coincée à cause du sol boueux. »
Tous les puits sont inspectés
Ici, par contre, tout va bien, même la fine couche d’huile dans le séparateur d’huile minérale est normale. « Nous n’avons évidemment pas affaire à de l’eau potable », explique Beat Stauffer. « Mais il s’agit d’eaux usées prétraitées qui peuvent s’écouler sans problème vers la station d’épuration après la séparation. » Les garages devraient être drainés conformément aux directives. « En tant que contrôleur IE, j’examine tous les puits : ils doivent être étanches et non boueux. Une trop grande quantité d’huile dans le séparateur d’huile minérale n’est pas souhaitable non plus. » Aujourd’hui, les voitures ont tendance à déverser moins d’huile dans les puits qu’auparavant, estime M. Stauffer. La raison est simple : elles en consomment beaucoup moins qu’il y a 20 ou 30 ans. L’Inspectorat de l’environnement (IE) de l’UPSA a été créé en 1999 en étroite collaboration entre l’UPSA et les cantons d’Argovie, Soleure, Saint-Gall et Zurich. Il s’occupe de l’administration, les contrôles proprement dits étant confiés à des entreprises sous contrat, par exemple des entreprises chimiques. Au total, environ 120 personnes sont titulaires d’une autorisation de contrôle et plus de 70 entreprises peuvent effectuer des inspections. Sont notamment soumis à des contrôlés les entreprises de réparation automobile, de carrosserie, de peinture et de machines de chantier, mais aussi les ateliers cantonaux et communaux. À quelle fréquence les inspecteurs se présentent-ils sur le terrain ? Selon Beat Stauffer, cela dépend de la situation. « Dans certains cas il faut examiner de plus près. » La cadence habituelle pour les visites de l’Inspectorat de l’environnement est de trois ans. Entre-temps, le groupe d’apprentis a pris place dans l’atelier. Ici, on pompe et l’on visse : on entend le bruit d’un cric. Beat Stauffer s’arrête devant l’entrepôt contenant des liquides dangereux pour l’eau. « Ces fûts ici, dit-il en élevant la voix, sont correctement entreposés. En cas de fuite ou d’endommagement d’un fût, le liquide qui s’écoule peut être retenu à l’aide d’un collecteur. » Il montre la grille au sol, qui sécurise le bassin collecteur sous-jacent. Le message de la visite est clair : tout est question de sécurité. Elle doit être garantie dans l’intérêt de l’environnement et, bien sûr, du personnel.
Mais que se passe-t-il réellement avec les garages et les entreprises de machines agricoles défaillants ? « Chaque contrôleur rédige un rapport à l’Inspectorat de l’environnement, qui, en cas de manquement grave, transmet son rapport à l’autorité compétente. Si besoin, l’autorité vient sur place », explique M. Stauffer, le spécialiste d’ERZ. « Nous édictons des obligations, dans les cas extrêmes, l’entreprise est dénoncée. Certains clients sont plus difficiles, mais dans l’ensemble, tout se passe très bien. » Beat Stauffer déclare toutefois ne pas pouvoir faire de généralités.
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