Ce sont quelque deux cents jeunes qui fréquentent les locaux du centre de formation de la section genevoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA Section Genève), situé au Petit-Lancy. Tout au long de l’an- née durant leurs cours interentreprises, les candidats aux métiers techniques de l’automobile ont ainsi la chance de pouvoir abor- der ceux-ci sous l’angle pratique et sous l’œil de nombreux for- mateurs qui les suivent et qui les soutiennent dans leur parcours. Pour postuler, rappelons qu’il faut avoir terminé l’école obligatoire et réussi le test d’aptitudes organisé par les sections de l’UPSA. La formation complète de base débouche sur un CFC de mécatronicien d’automobiles après quatre ans de formation, de mécanicien en maintenance d’automobiles en trois ans, et sur un certificat d’assistant en maintenance d’automobiles en deux ans. Enfin les professionnels fréquentent eux aussi ces lieux de cours dans le cadre de leur formation continue.

Locaux Enviables
Le jour de notre reportage, en mars dernier, les apprenants présents étaient répartis dans les différentes salles, penchés et affairés sur le matériel et sur les équipements. Dans la plus grande salle, certains tentaient dedétecter une panne en vue de la réparation du véhicule. Le problème, sélectionné par le formateur en regard du plan de formation, devait être résolu dans un certain laps de temps, avec l’aide du sup- port de cours et d’un enseignant qui, tout en suivant la démarche des apprentis, les laissait procéder selon leur propre chef. Pour l’observateur, c’est le bon état des voitures servant de «cobayes» qui frappait. Cela n’a rien d’un hasard : «Nous dénichons des véhicules d’occasion, représentatifs du marché suisse, ce qui permet d’orienter la formation vers plus d’efficacité et d’adéquation avec les besoins des entreprises, mais aussi de valoriser l’exercice des jeunes», confi me Nicolas Baud, responsable du centre de formation de l’UPSA Section Genève. C’est notamment grâce à l’engagement de l’association et des partenaires sociaux que cette démarche s’avère possible : «Tous les professionnels de la branche sont conscients de l’importance de la formation, tant duale que continue. Ils mettent tout en œuvre pour assurer le financement de la relève», résume-t-il.

Apprentissage progressif
Selon les méthodes qui font le succès de l’apprentissage dual en Suisse, des cours interentreprises complètent cette formation pratique ainsi que les connaissances scolaires : ils comprennent seize jours durant la première année de formation, douze jours au cours de la deuxième année et de la dernière année. Des cours complémentaires et de révision sont également au programme.

Les futurs mécaniciens en maintenance d’automobiles suivent un cursus précis, selon les plans de formation établis au niveau fédéral. Ils commencent notamment par apprendre les bases concernant le châssis, les freins, la direction et les suspensions. Ils abordent également par la pratique le fonctionnement mécanique du moteur et quelques notions d’électricité. Enfin ils apprennent les différentes techniques d’assemblage, dont le soudage. «L’élève apprend à s’autogérer pour se rapprocher au plus près de la réalité et des besoins du marché», résume Laurent Baechler, responsable des cours interentreprises à la FER Genève.
Apprenti chez Albert Bonelli, concessionnaire VW à Genève, Gaël Kloëtli confiait apprécier de pouvoir acquérir des gestes qu’il n’avait pas toujours l’occasion de pratiquer au garage de manière à consolider ses connaissances pratiques, comme, cette fois, le réglage des soupapes.

Pour les accompagner dans ces exercices, les enseignants eux-mêmes suivent régulièrement des modules de formation continue sur les différentes marques. Autre exemples : Antonio Marturo se penchait ce jour-là sur une maquette pour analyser le système de climatisation d’un véhicule, avant de passer à ce dernier. Nommé chef d’atelier du parc de véhicules de Versoix, formateur d’apprentis et expert aux examens finaux, il a souhaité valider son parcours, à plus de 40 ans, en suivant des modules complémentaires. «J’espère obtenir le brevet fédéral de coordinateur d’atelier automobile, une nouveauté proposée par l’UPSA depuis la rentrée 2015», précise- t-il.

Les métiers de l’automobile reflètent le haut potentiel d’innovation qui a concerné la branche et qui continue de la faire évoluer. Ils requièrent des connaissances et des compétences techniques toujours plus pointues, qu’il faut sans cesse remettre à jour, mais qui renforcent aussi l’intérêt de ces professions.